Billets qui ont 'vie professionnelle' comme mot-clé.

Yes !

- Mardi j'apprends que je reste dans le groupe (vexée je suis).
- Mercredi je repère une annonce dans le site d'annonces internes au groupe.
- Jeudi je téléphone et envoie un CV.
- Vendredi on me téléphone pour me donner rendez-vous;
- lundi je passe un entretien;
- mardi j'ai le poste.

Je suis fière de moi.

(Bon, c'est pour aller travailler dans l'une des formes les plus anciennes d'entreprises, les mutuelles de santé "45" (comprendre: 1945, issues directement des utopies de la Résistance). Que des exceptions, des trucs bizarres, ancrés dans l'histoire1, des logiciels obsolètes, des élus, etc. C'est quand je vois que j'ai envie de ça, de ce foisonnement têtu, que je mesure que je ne supporte plus "la conformité". Rien n'y est plus étranger. Et soyons lucide: le monde normatif d'aujourd'hui va tout faire pour faire disparaître ces dinosaures. Résistons. Et allons y faire un tour avant qu'il ne soit trop tard.)



1 : Le statut du retraités d'avant 2006 n'est pas le même que celui d'après 2006, le groupe a la particularité de dépendre pour partie du régime général de la Sécurité sociale, pour partie de la MSA (la sécu des agriculteurs), donc les poly-pensionnés… etc, etc.

P.A.

Petite Annonce : puisque je reste dans le groupe, je consulte les annonces internes. C'est amusant, cela ressemble aux annonces immobilières, on se projette, on rêve. (J'ai postulé ce soir pour quelque chose que je n'ai jamais fait alors que j'ai l'impression de le maîtriser parfaitement: sensation bizarre et sans doute trompeuse).
N'empêche, j'ai beau me dire que c'est à cause de mon âge et de mes diplômes, je suis vexée de devoir rester dans le groupe tandis que mes deux collègues (53 et 57 ans, formées sur le tas) vont partir à l'aventure.

Rendez-vous

Rendez-vous avec la RH. J'allume des pare-feux. Je ne veux nuire à personne, mais je voudrais éviter qu'on me nuise. Le contexte est tout de même délicat.

Discussion à bâtons rompus qui se termine par: «Dommage que vous ne soyez pas venue plus tôt». (J'y avais songé, mais avec ma nonchalance habituelle, mélange de flemme et de fatalisme, j'y avais renoncé. Il a fallu un nouvel éclat mardi en réunion, et l'occasion de travailler avec une personne de la RH qui m'a encouragée à prendre rendez-vous, pour que je fasse la démarche).
Oui, trop tard, tout est signé aujourd'hui, je crois.

Orientation

Discussion au dessert avec de vieux amis. Retour sur nos années post-bac, sur nos études, sur les circonstances qui nous ont orientés vers telle ou telle école, telle ou telle formation.
Tous mes choix ont été des choix "contre", des choix pour ne pas faire quelque chose, et non des choix "pour", des choix guidés par une envie, un désir. Une seule obligation, gagner sa vie, être indépendante, vite.
Et il est un peu étrange de me dire qu'aujourd'hui encore, je ne sais pas "ce que je voudrais faire quand je serai grande".
Si, une chose: partir à l'étranger.
Mais ce n'est pas un métier.

Est-il temps de (re)devenir sérieuse?

C'est fou ce que les gens ne vous croient pas.

J'ai remis mon CV en ligne. En fait je déteste ça, je ne suis contactée que pour faire ce que j'ai déjà fait (normal), or je voudrais changer, au moins à la marge. J'ai remis mon CV en ligne simplement pour rassurer (peut-être) les boîtes chez lesquelles je postule (avec circonspection).

Inévitablement, je me fais à nouveau contacter par des sociétés de consulting: je confirme, le marché du travail est tendu dans certains métiers.

— C'est pour du consulting? Hmm, je ne voudrais pas vous décevoir, mais nous sommes parvenus à la conclusion que je n'étais pas faite pour ça.
— Que voulez-vous dire? Vous savez, j'entends beaucoup de choses sur ce métier, il n'est pas forcément ce qu'on croit.
— Eh bien, j'ai passé quelques entretiens où l'on m'a fait comprendre que j'étais sans doute un peu trop carrée pour ce métier, un peu trop abrupte. J'ai souvent trouvé que les prestataires qui travaillaient chez nous étaient trop "mous", j'ai compris que c'était une condition du métier, il fallait une certaine rondeur. Et quand j'ai fait un debriefing auprès de mes amis ou en famille, ils m'ont fait remarquer que l'aspect commercial du métier n'était pas pour moi1. Je serais mieux "en face", en entreprise, pour cadrer des prestataires.
— Je commence à voir, une certaine franchise... Mon rôle est donc de vous convaincre de l'intérêt de passer un entretien chez nous.
— Vous ne m'avez pas comprise. Je vous ai résumé ce que je sais pour vous éviter de vous faire perdre votre temps. Mais si vous voulez me voir, je viendrai.

Et à ma grande surprise, je sentais que plus je lui exposais pourquoi je serai un recrutement impossible, plus il avait envie de me recruter.

L'ennui, c'est que si tout ce que je lui ai dit est vrai, sa boîte me fait malgré tout envie: elle est extrêment spécialisée sur une seule fonction dans un seul secteur. J'aime ce qui est très technique.
Mais bon. Je n'ai même pas un tailleur sérieux pour cet entretien.
Un métier vaut-il une garde-robe? Oui, je suppose que oui. Je l'ai fait une fois à vingt-trois ans, je dois pouvoir le refaire.
Mais quel ennui.


1 : En réalité, JM a éclaté de rire en disant «Laisse tomber, Valérie, un consultant, c'est un commerçant à plus de cinquante pour cent, tu ne seras jamais capable de vendre de la merde!» (J'espère ne vexer aucun consultant qui lirait ces lignes. Pour illustrer mon propos, je me souviens avoir provoqué quelques blancs dans la conversation en faisant remarquer à des recruteurs que le bon prestataire, c'était celui qui quittait l'entreprise cliente: sa mission était terminée, il avait mené à bien son projet (ce qui n'empêche pas qu'il puisse revenir pour une autre mission. Mais j'en ai soupé de ses prestataires à demeure dont on sait pertinemment qu'ils coûtent plus cher que deux ou trois salariés (mais ce n'est pas la même ligne comptable))).$$

semaine 19

lundi 5 mai
Cours de step. J'adore ça, je suis d'un ridicule achevé et ça me fait rire (mon côté maso). Il doit y avoir peu de personnes manquant autant de coordination que moi. Et je suis incapable de me souvenir de trois pas de chorégraphie. Et je suis incapable de suivre un rythme (H. était d'abord incrédule, désormais il est mort de rire quand il me voit taper dans les mains à contretemps d'une salle entière: «mais enfin, tu n'entends pas la batterie? Bom, bom bom?») Ben non. Enfin si, mais je ne parviens pas à me caler sur un rythme. Une des explications possibles serait que je pense trop (mais pas assez vite): au lieu de taper dans mes mains, je pense "il faut que je tape dans mes mains", et c'est déjà trop tard, j'ai pris du retard…

PS. Merci, Jim, vraiment.

mardi 6 mai
''Tea & tattered pages'' rue Mayet était ouvert. J'erre dans les rayons. Voyons… Il y a deux livres de Woolf, j'hésite devant un beau Capitaine Blood relié (édition Vintage 1922). Je cherche… je cherche quoi? quelque chose qui commence par un W… le titre c'est W… et l'auteur… un P ou un M, les deux je crois, puisque je ne savais pas où chercher chez WH Smith… (Je me demande si beaucoup de personnes se mettent à chercher un livre précis dont ils viennent d'oublier le titre et l'auteur parmi des milliers de livres dans une minuscule librairie). Ah si, Wolf solent. (Mais l'auteur m'échappe toujours et mon blogueur arrive).

Restaurant coréen. Très jolies tuniques aux murs. Très bon, copieux, un peux gênée de manger copieux dans un restaurant coréen (à quoi certains répondraient que décidément, ma mauvaise conscience de gauche ne m'abandonne pas. Mais bon. C'est vrai que je suis un peu gênée, et gênée par l'indécence-même de cette gêne (on fait ou ne fait pas, on ne se paie pas le luxe de faire en étant gêné).) Le thé à la jujube sent la grenadine. Discussion sans même dire du mal des absents. On est bien. A faire plus souvent.

mercredi 7 mai
— Mettez-vous en avant, parlez de ce que vous avez à apporter, et ne dites rien de vos défauts si on ne vous pose pas la question, il sera toujours temps de les découvrir.

(J'aime beaucoup dans la pub pour la clio "signe extérieur de richesse intérieure", l'homme qui commence: «Je ne fais pas la vaisselle» puis qui précise «mais je l'essuie».)

jeudi 8 mai
Ne rien faire à ce point… J'aime.
Il fait beau, fenêtres ouvertes, velux sur ciel bleu, chants d'oiseaux.
Grasse matinée, blog (non ça ne se voit pas), une heure au téléphone avec Agnès (je ne savais pas qu'il y a une différence entre les aubes masculines et les aubes féminines), barbecue, Pierre qui brûle de Donald Westlake, sieste, Oz saison 3 deux premiers épisodes.

vendredi 9 mai
Départ de H. et C. à 7h30 (championnat FSGT de tennis de table), sport, cigarette, glace plombière, Saint-Félicien, glace au chocolat, place nette sur la mezzanine, sieste de dix minutes, décidément il ne pleut pas, tonte de la pelouse, ampoules, pâtes fraîches, douche, lit.

samedi 10 mai
Vautrée toute la journée devant Oz saison 1 (puisque je ne veux pas terminer la saison 3 sans H.) en fumant un demi paquet. Manquait que la bière. Rien préparé pour demain.

dimanche 11 mai
Sport oblige, H. est à Tarbes avec C.
Réunion de la famille de H. dans l'est de la France. J'emmène les deux plus jeunes.
— Mais enfin, maman, pourquoi on y va? Tu n'as aucun lien avec eux.
Je suis un peu choquée qu'il fasse une déjà une différence si nette entre les deux branches de la famille.
— Mais vous? C'est vous le lien, vous appartenez autant à cette famille-là qu'à l'autre.

Mouais. Ils voudraient surtout échapper aux trois heures de voiture et pouvoir jouer à l'ordinateur toute la journée. C'est toujours pareil, chaque fois qu'ils ont du temps libre, on leur occupe de façon inepte.

semaine 10

samedi 1 mars
Je passe un quart d'heure au rayon des savons à chercher un produit pour la douche qui fasse aussi shampooing, en vain, jusqu'à ce que je me souvienne que ces produits ont pour nom "marine" ou "fraîcheur eucalyptus". Je me dirige vers le rayon des déodorants masculins: bingo. Une femme est visiblement censée se déplacer avec deux produits. Je suis agacée.

dimanche 2 mars
M. le Maudit à 11 heures à L'Arlequin. Je reste stupéfaite de l'exacte coïncidence avec la (non-?)réflexion actuelle sur la responsabilité juridique des assassins obéissant à une pulsion meurtrière.
Après le film est prévu une séance de questions. Le premier intervenant me fait rire, qui veut absolument interpréter la foule des hors-la-loi comme la population allemande des années trente aux sympathies nazies. Il me semble plutôt que c'est nous, la foule informe de toutes les époques, que représente cette assemblée de repris de justice. Une phrase du film sur la loi et l'Etat destinés à protéger l'individu de l'arbitraire me fait frissonner: dans l'Allemagne des années trente, ce ne sera plus vrai longtemps.
Après-midi, piscine.

lundi 3 mars
No country for old men.
Il faudrait tout de même que les cinéastes français apprennent à faire une bande-annonce. Elles sont beaucoup trop longues. Je n'irai pas voir L'heure d'été, les acteurs sonnent faux dès la bande-annonce, ni Modern love, ni MR73, car j'ai bien peur d'avoir vu le meilleur, images et sons, dans les quelques minutes de la BA. Ninja panda ou Panda ninja a l'air déjanté.

mardi 4 mars
C. me réveille à 4 heures du matin. Il a une otite.
Un entretien d'embauche près de la grande bibliothèque à 11 heures. Il fait froid, il y a du vent. Le quartier est agréable. Je remonte ensuite jusque dans le XVIIIe arrondissement pour rendre le Pléiade Contre Sainte-Beuve que j'avais emprunté. (Comme une idiote, je n'ai réalisé que trop tard qu'il contenait aussi les pastiches). C'est une mauvaise idée d'emprunter des livres aussi loin de mes traces habituelles, cela fait perdre trop de temps. Guinness et beignets de brie. Compagnon s'est coupé les cheveux; son cours tient mieux la route. L'intervenante est une petite femme en pull gris portant un énorme cartable rouge qu'on s'étonne qu'elle réussisse à porter.
H. rentre ce soir.

mercredi 5 mars
Un entretien à 11 heures, cette fois-ci à Vincennes. Il fait magnifiquement beau. Paul, près de la Madeleine, puis Cyril (ami de Guillaume, pour lui remettre Journal de Travers de sa part), trois minutes, à Vincennes.

jeudi 6 mars
4 minutes. A la vue de la bande-annonce, j'avais peur d'un film larmoyant, en fait, c'est très bien. Quelques maladresses ou invraisemblances sont compensées par les actrices, et la bande-son est, bien entendu, irrésistible.

vendredi 7 mars
C. m'installe ''Eyes in the sky'' comme sonnerie de portable.
Hervé cherche des idées d'applications à développer pour l'iphone. Je m'écroule en larmes. Je réalise que j'ai détesté l'époque Newton. Je ne veux pas que ça recommence. Je suis impressionnée par la violence de ma détestation, de mon refus de revivre cette période.

samedi 8 mars
Je trie des papiers en regardant successivement Get shorty, La Mort dans la peau et La Mémoire dans la peau. (Ça fait beaucoup de papiers, et de livres (liste des livres en cours retrouvés et mis en pile (le suivant étant généralement commencé parce que je ne sais plus où j'ai posé le précédent): Conférences de Borges (par besoin d'une citation), Les Essais de Montaigne (à cause de Compagnon), Don Juan et son double (commencé cet été, je ne sais plus pour quel livre urgent je l'ai abandonné), Théâtre ce soir, Viles Bodies (enfin retrouvé, je l'avais perdu depuis une semaine), Notes achriennes (presque fini, et comme il ne me restait que vingt pages, j'en ai emporté un autre pour les trajets en RER et je ne l'ai jamais terminé), Mrs Dalloways (emporté à la place de Viles bodies parce que je ne voulais pas paraître snob en lisant en anglais dans je ne sais plus quelle circonstance) et The Looming tower (interrompu pour reprendre des forces: il me déprime car je connais la fin) et de cartes postales. Lorsque j'aurai fini (cette nuit?), j'aurai terminé une tâche en cours depuis 1994 (date de l'avant-dernier déménagement)).
Demain, je suis coincée de 8 heures à 23 heures dans un bureau de vote. Quand vais-je transcrire Proust?

Semaine 9

dimanche 24 février
Matinée dans les casseroles en écoutant Edwards (je crois, à vérifier (quand trouver le temps de mettre de l'ordre dans mon iTunes?)) sur le Graal. Non, peut-être pas Edwards, car avant j'en ai écouté un autre dont l'intitulé du cours était "En écoutant la littérature": lequel des deux était Edwards? Intéressante remarque sur Racine monté à Chicago en prose voire en slang, dans un hôpital, avec Phèdre nue buvant du coca (je mélange un peu tout, mais c'est le principe, il n'y a qu'à aller chercher dans les podcasts): qu'est-ce qui résiste dans le texte à toute manipulation? Pourquoi cela suscite-t-il toujours autant d'enthousiasme, pourquoi Shakespeare plaît-il autant en Afrique, par exemple?

J'ai pensé à cette réflexion de Nabokov dans Feu pâle: «Je voudrais que vous vous émerveilliez non seulement de ce que vous lisez, mais du miracle que cela soit lisible». (commentaire du v.991).

Tout serait à commenter tandis que je repense à ces cours. Je m'aperçois que les podcasts n'ont plus l'air en ligne. Je ne peux tout de même pas les retranscrire…

Mes parents et mes nièces à déjeuner. Nous ne nous sommes pas disputés. Les Anouilh en pléiade pour mon anniversaire. Gallimard se met au marketing même pour sa collection la plus prestigieuse. (Je me souviens de Borges: «La Pléiade, c'est mieux que le prix Nobel, non?») J'ai lu tant d'Anouilh chez Pascale. Les deux tiers, apparemment. Je ne me souviens pas de grand chose. Le début autobiographique des Poissons rouges (les livres dans le sac à dos durant la débâcle (je crois. A vérifier, toujours. S'il ne fallait écrire que des choses avérées… Ces notes seront de vraies notes, c'est-à-dire non vérifiées.))

Encore un CV à présenter de deux façons différentes. Dieu que je n'ai pas envie de le faire. Demain, on verra demain. Je me remets à Proust.

mardi 26 février
Une vraie journée comme je les aime. Déjeuner avec T. Histoire de trésor. Raconter des histoires, les mecs ne sauront jamais tout ce qu'ils ont à gagner à raconter des histoires (enfin, T. semble le savoir!). Karen Blixen sur des coussins, en train de raconter à Redford dans Out of Africa: «dans une rue de Hong-Kong habitait une jeune fille…» Cette fatalité de toujours finir par parler de cul, parce que finalement, c'est la seule chose qui compte, le cœur du monde, la seule chose qu'on aimerait comprendre et dont on ne peut jamais vraiment parler à/avec un tiers, parce qu'on met toujours en cause plus que soi.
Après-midi Compagnon, 19h40 entretien d'embauche, c'est loin Boulogne, je n'irai pas à Boulogne, que c'est loin, la jeune fille est jolie, et jeune, et j'ai si peu de choses à dire, et toujours au bord de raconter des histoires, encore, parce que c'est la trame des vies.
Je déplace le rendez-vous avec R., Beaubourg plutôt que Convention, il est trop tard et c'est trop excentré, je n'arriverai jamais à avoir mon train ensuite. R. est très en retard, perdu, je lis Vile bodies pratiquement dans le noir, j'ai cassé mes lunettes, ou plutôt mes lunettes se sont cassées. Je mange un fromage blanc aux amandes. Il me reste 27 centimes.
R. arrive, que dit-on à quelqu'un qu'on n'a vu qu'un soir, le temps d'un rire et un peu plus, il y a plus de deux ans? Pas de nouvelles depuis, et puis un mail lundi soir: «Tiens, il n'est plus avec sa copine, il tente sa chance», ai-je pensé. Curieuse. Mais bon ça va, intéressant, gentil, belle voix, et pas à cran comme je le craignais. — J'ai pris vingt-cinq kilos. — Moi quatre. Rires. Coup d'œil. Ça ne se voit pas, tu as l'air en forme. Et toujours cette oscillation des hommes, qui aimeraient les femmes plus libres, sauf leur copine, ou leur femme… Que dire? Et une autre histoire de grand-père. «— Ça tu ne le racontes pas. — J'ai une autre contrainte, mon fils me lit.» Nous rions.
Gare de Lyon après le dernier train, l'arrêt de bus a changé de place, le temps que je le trouve, le bus de 1h00 est parti, il faut attendre celui de 1h30, heureusement il ne fait pas froid. J'ai sommeil, je rentre à 2h22.

mercredi 27 février
Je fais remplacer mes lunettes. Demain je dois revoir R. Acheté deux cadeaux sur trois pour le Noël (! je sais, je sais) des garçons S. Mal au pied. Je lis Asking for the Moon. La dame qui me fait le paquet cadeau aux Galeries Lafayettes, sous ses airs de dragon, est attentive et prévenante: «C'est pour un garçon ou une fille? — Un garçon. — C'est pour savoir si je mets beaucoup de ruban, les garçons font parfois une allergie au ruban.» Ah.

vendredi (ce soir)
Que faire de ce post (écrit au fur à mesure des dates)? Le redécouper, le redistribuer selon les jours? Finalement je n'aime pas beaucoup pour moi-même la forme de journal anté-chronologique. C'est sans doute pour cela que je ne peux/pourrais pas faire d'un blog un journal. Un journal, je l'écris de haut en bas, pas de bas en haut, il me faut de l'épaisseur. Je ne flotte pas sur le temps, je me laisse couler.
Revu R. hier soir. Longue errance derrière Montparnasse à la recherche de ruelles, il n'y en a plus beaucoup, Vaugirard, Cherche-Midi, Falguière, par hasard l'impasse où Brassens composa ses premières chansons, nous vivons un Paris imaginaire et égrainons les noms, San-Antonio, Maigret, Léo Malet, le travail de R. sur le Poulpe, l'extrême-gauche, l'extrême-droite, nous mélangeons les époques, que c'est facile de parler avec quelqu'un qu'on ne connaît pas si l'on dispose d'un socle suffisant de lectures communes, Reiser, comment faire de la caricature aujourd'hui, était-il plus facile de se moquer sous Pompidou qu'aujourd'hui sous Sarko, le SM, Marie L., nous dérivons, «Camus m'aura vraiment fait faire n'importe quoi…? T'es gonflé!», nous avons trop marché et R. fume trop, je suis impressionnée, il y avait longtemps que je n'avais pas vu quelqu'un fumer autant.
Je suis en vacances ce soir, tant mieux, je ne supporte plus de devoir m'habiller pour aller travailler, je ne supporte plus d'être en représentation permanente, je ne supporte plus le théâtre, j'ai envie de rire.
Je me souviens du 29 février précédent.
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